« Pour l’affection »
Oraison funèbre
Nous ne voulions pas être accablés sous plus de débris
Versant leurs quatre côtés sur des vivants tels que nous.
Lourd et poussiéreux est l’air de cet amour,
Et renfermé.
Tout l’étrange est dans les cailloux des passages intrus
Que les ombres de ton cœur ont déposés dans ma paume.
Mainte fois ai-je attendu
Que les champs exsudent leur colère.
J’ai clôturé de mes années la nuée de violettes.
J’ai abattu le mausolée des roses.
Ni les paroles,
Ni, au plein silence, l’éclairage des chambres basses,
Ni l’impossible des pas dans les os
N’ont pu atteindre aux arrêts de la mort qui presse.
Une vanité miséreuse jette la pierre aux riches manteaux.
Des armes rouillées amoncellent les tirs fatigués.
Une blessure ancienne a épelé son sang puis titubé derrière les tavernes.
L’hiver s’en est allé laissant ses suicides en héritage aux saisons ;
Sans force était-il face aux langueurs mortelles.
Usés sont toutes les armoires et les étagères et les murs.
Non. Ils ont déversé images et souvenirs
Et le reste des mouchoirs des larmes.
Tous les recoins sont à découvert ; ils ont répandu leurs guets-apens médiocres.
Tout le peu de tendresse s’est évanoui.
Plus rien entre nous, hormis cette porte close,
Hormis des doigts qui ne s’approchent guère,
Hormis un baiser qui n’a plus l’illusion de haleter,
Hormis des lueurs passées
Qui s’évanouirent
Avec lenteur
Rigoureusement
Excessive.